Aller au contenu principal

Reconnaître l’hydrocéphalie chez la personne de 55 ans et plus

Deux types distincts d’hydrocéphalie peuvent survenir chez la personne plus âgée, l’hydrocéphalie à pression intracrânienne élevée ou l’hydrocéphalie à pression normale (HPN). Il est important de porter attention aux signes et symptômes. Les signes peuvent apparaître de manière progressive. Ils peuvent être confondus avec les effets du vieillissement ou d’autres troubles neurologiques, comme le Parkinson ou l’Alzheimer.

    Hydrocéphalie à pression normale (HPN) : signes et symptômes

    Voici les principaux symptômes permettant de reconnaître cette forme d’hydrocéphalie qui touche particulièrement l’adulte plus âgé.

    Difficulté à marcher

    C’est le symptôme le plus évident, le premier à apparaître. Voici ce qu’il faut surveiller :

    • Perte d’équilibre, instabilité
    • Pieds très écartés, petits pas lents et traînants
    • Difficulté à lever le pied, impression d’avoir les pieds cloués au sol

    Troubles cognitifs

    Marqués ou légers, ces signes sont plus difficiles à cerner et à différencier de la progression normale du vieillissement ou d’une maladie neurodégénérative.

    • Oublis, perte de mémoire à court terme
    • Difficulté à prendre des décisions ou à se concentrer
    • Changements d’humeur ou de comportement

    Incontinence

    • Envies fréquentes et pressantes d’uriner
    • Incontinence urinaire
    • Incontinence fécale (plus rare)

    Hydrocéphalie à pression intracrânienne élevée : signes et symptômes

    Signes corporels

    • Maux de tête constants, sévères, nouvellement apparus, accompagnés parfois de nausées et vomissements
    • Maux de tête qui ne sont pas soulagés par les antidouleurs
    • Troubles de vision, vision double ou floue
    • Problèmes de coordination ou d’équilibre

    Changements dans le comportement

    • Oublis fréquents
    • Perte d’efficacité dans les tâches intellectuelles
    • Moins productif au travail

    Comment se fait le diagnostic ?

    Un ensemble de tests et d’examens peuvent être employés pour déterminer si une personne plus âgée fait de l’hydrocéphalie. Une attention particulière sera portée lors de l’examen neurologique sur les capacités motrices et cognitives, par exemple une évaluation en physiothérapie ou des tests de mémoire.

    Évaluation des capacités motrices

    On demandera à la personne d’exécuter différents mouvements comme passer de la position assise à debout, marcher.

    Évaluation des capacités cognitives

    Il s’agira de passer plusieurs tests visant à déterminer si la mémoire fonctionne bien, s’il est difficile d’exécuter certaines tâches ou de se concentrer, par exemple.

    Tomodensitométrie (TDM)

    Cet examen permet d’obtenir des images précises des structures du cerveau et de l’état des ventricules. Il s’agit d’un examen rapide, basé sur les rayons X, et nécessitant parfois une injection de produit dans les veines pour mieux visualiser les structures. Le patient est couché sur une table et passera au travers d’un anneau. Ce test permet notamment de repérer de possibles tumeurs dans le cerveau.

    Imagerie par résonnance magnétique (IRM)

    L’IRM utilise des champs magnétiques pour produire des images du cerveau et de la moelle épinière en deux ou trois dimensions. Elle ne nécessite aucune injection de produit ni de radiations. À cause du champ magnétique, tout élément contenant du métal est proscrit. L’IRM est également utile lors des suivis après le traitement.

    Ponction lombaire (PL)

    Pratiqué sous anesthésie locale, ce test va chercher du liquide céphalo-rachidien (LCR) dans le bas du dos, à l’aide d’une seringue pendant que le patient est soit couché ou assis, le dos arrondi. Ce liquide sera analysé pour détecter une éventuelle infection, mais aussi une hémorragie, des anomalies génétiques ou des cellules tumorales. Il permet aussi de déterminer la pression de liquide dans le crâne et de la diminuer.
    Image
    Une personne assise sur un divan en train d'écrire sur un cahier

    Par où commencer lorsqu’on reçoit un diagnostic d’hydrocéphalie ?

    Préparer une liste de questions pour votre équipe soignante et comprendre le mieux possible le diagnostic est un bon point de départ. Contactez votre association Spina-bifida Hydrocéphalie Québec pour du soutien, dont un groupe de discussion sur le web pour échanger avec des personnes vivant la même chose que vous.

    Contactez-nous

    Quelle forme d’hydrocéphalie s’applique à mon cas ?

    Image
    Illustration d'une hydrocéphalie à pression normale

    Hydrocéphalie à pression normale (HPN)

    C’est une forme courante chez les personnes plus âgées. Le liquide LCR s’accumule et dilate les ventricules du cerveau. Cette forme se distingue des autres parce qu’elle ne cause pas une augmentation de la pression dans le crâne — d’où son nom « à pression normale ». Ses symptômes sont donc plus discrets et peuvent être confondus avec ceux du Parkinson ou de l’Alzheimer.
    Je m'informe sur Hydrocéphalie à pression normale (HPN)
    Image
    Illustration d'une hydrocéphalie obstructive

    Hydrocéphalie obstructive (non-communicante)

    C’est la forme d’hydrocéphalie la plus répandue. Il y a un obstacle à l’écoulement du liquide à travers les différents ventricules. L’obstacle le plus fréquent est au niveau de l’aqueduc de Sylvius (sténose de l’aqueduc).
    Je m'informe sur Hydrocéphalie obstructive (non-communicante)
    Image
    Illustration d'une hydrocéphalie communicante

    Hydrocéphalie communicante

    Cette forme d’hydrocéphalie se manifeste par un déséquilibre entre la production et la résorption du LCR au niveau des espaces sous-arachnoïdiens ou une obstruction du trajet du LCR à l’extérieur des ventricules soit dans le cerveau ou dans l’espace sous-arachnoïdiens.
    Je m'informe sur Hydrocéphalie communicante

    Causes de l’hydrocéphalie après 55 ans

    Il n’y a pas de raisons particulières entraînant l’hydrocéphalie vers 55 ans. Dans le cas de l’hydrocéphalie à pression normale, elles ne sont pas toujours connues.

    Hémorragies ou accident vasculaire cérébral

    La rupture de vaisseaux sanguins dans le cerveau peut produire des hémorragies chez le bébé prématuré. Les hémorragies peuvent aussi être causées par une tumeur ou une malformation des vaisseaux sanguins. Lorsque ces incidents nuisent à la bonne circulation du liquide dans le cerveau, le bébé peut faire de l’hydrocéphalie.

    Méningite

    Inflammation ou infection des méninges et de la moelle épinière, plus spécifiquement de l’arachnoïde et de la pie-mère, causée par des agents infectieux comme les virus ou les bactéries.

    Tumeurs

    Une tumeur qui se forme à proximité du système de ventricules permettant la libre circulation de LCR peut causer de l’hydrocéphalie, et celle-ci pourrait persister après que la tumeur est retirée.

    Comment va-t-on traiter l’hydrocéphalie de la personne de 55 ans et plus ?

    Une chirurgie sera nécessaire pour traiter l’hydrocéphalie chez la personne plus âgée, qu’il s’agisse d’une hydrocéphalie à pression normale ou d’une autre forme d’hydrocéphalie. Diverses opérations permettent d’enlever le surplus de liquide céphalo-rachidien (LCR) dans les ventricules du cerveau et de rétablir une circulation normale du liquide céphalo-rachidien. Il s’agit de faire dériver LCR, d’où le nom de « dérivation », qui utilise un petit tuyau (cathéter) pour faire circuler et éliminer le surplus de liquide ou contourner l’obstacle qui empêche le liquide de passer. Ces techniques de chirurgie peuvent nécessiter une hospitalisation de quelques jours. Elles diminuent ou font disparaître les symptômes de l’hydrocéphalie.

    Dérivation à pression fixe ou à pression réglable ?

    Selon le type d’hydrocéphalie, deux sortes de dérivations sont proposées, la dérivation à pression fixe et la dérivation à pression réglable.

    Dérivation à pression fixe

    La valve s’ouvrira pour faire passer le liquide lorsque la pression atteindra un certain niveau déterminé à l’avance. Ce niveau n’est pas réglable et est fixe pour toute l’évolution de l’enfant. Elle a l’avantage de prendre moins de place sous la peau et de ne pas être déréglée par les IRM, souvent nécessaires dans le suivi de l’enfant.

    Dérivation à pression réglable

    C’est souvent le premier choix si c’est possible. La valve, après l’implantation, peut être modulée pour modifier la pression d’écoulement du LCR. Le réglage se fait grâce à un aimant à travers la peau en cabine de consultation (réglage indolore). Cela permet d’ajuster la pression selon l’évolution de la personne. Cependant, ce type de valve est plus volumineux ce qui limite son implantation chez les tout-petits. De plus, le réglage doit être vérifié après chaque IRM en général bien que de nouveaux modèles de valves permettent d’éviter ce recalibrage.

    Dérivation ventriculaire externe (DVE)

    On l’utilise pour un traitement urgent et temporaire de l’hydrocéphalie. La dérivation externe recueille le liquide par un tuyau qui sort de la tête et s’accumule dans une poche de plastique. La dérivation peut rester en place jusqu’à environ deux semaines. Elle permet de savoir si la pression dans le crâne est redevenue normale. On peut alors retirer le tuyau puis refermer le cuir chevelu. Dans certains cas, l’hydrocéphalie peut être résolue de cette manière.

    Dérivation ventriculopéritonéale (DVP)

    C’est le traitement habituel pour une hydrocéphalie communicante. On va installer un tuyau de plastique souple (cathéter) qui va raccorder l’un des ventricules du cerveau et le péritoine, qui est une enveloppe entourant les organes dans le ventre. Le liquide pourra circuler et être éliminé naturellement. Une valve permet de contrôler le débit de liquide au niveau de la tête. Le tuyau est installé sous la peau et on le prévoit assez long pour suivre la croissance de l’enfant. Si la dérivation vers le péritoine est impossible, elle se fera vers la région du cœur, on l’appelle la dérivation ventriculoatriale. Elle est beaucoup plus rare.
    Je m'informe sur Dérivation ventriculopéritonéale (DVP)

    Ventriculocisternostomie endoscopique (VCE)

    Ce nom très long désigne une technique employée pour soigner certaines hydrocéphalies obstructives. Elle consiste à créer une ouverture (stomie) dans le plancher du 3e ventricule à l’aide d’une caméra (ventriculoscope). Ceci permet au LCR d’être réabsorbé par le cerveau par un autre chemin. Cette technique permet d’éviter la mise en place d’un cathéter et d’une valve puisque le contrôle de la pression se fait naturellement.

    Hydrocéphalie et vieillissement : des défis particuliers

    Chez l’adulte plus âgé, l’hydrocéphalie peut s’ajouter à d’autres problèmes de santé et on doit concilier cet état avec ses occupations professionnelles et familiales ou ajuster ses projets de retraite. Voici quelques pistes pour s’y retrouver.

    • Réunir à un seul endroit tous ses renseignements et résultats médicaux et la liste des médecins, spécialistes et autres intervenants de santé.
    • Faire vérifier plus souvent le fonctionnement de la dérivation.
    • Porter une attention particulière aux signes de l’hydrocéphalie même après le traitement, pour détecter d’éventuelles complications.
    • Poser toutes ses questions. Préparer des listes avant les différents rendez-vous médicaux. Il est possible de participer à des groupes de discussion en ligne.  
    • Aller chercher du soutien auprès de l’entourage et de l’association de spina-bifida et d’hydrocéphalie locale.
    • Aller chercher de l’aide si nécessaire, par exemple pour réaliser l’entretien du domicile ou préparer les repas.
    • Penser à revoir la charge professionnelle, discuter avec son employeur pour l’adapter si nécessaire.

    L’Association de spina-bifida et d’hydrocéphalie du Québec peut vous aider à apprivoiser un diagnostic d’hydrocéphalie.

    Contactez-nous

    Consultez notre médiagraphie pour d’autres informations utiles.

    Inscrivez-vous à notre infolettre

    Vous souhaitez en savoir plus sur l’association, nos activités, nos projets ? Inscrivez-vous à notre infolettre.